Le foie

Le manque de greffon hépatique

Les donneurs cadavériques marginaux

Le donneur d’organe idéal est un individu de moins de 40 ans, qui n’a pas d’antécédents médicaux particuliers, qui est hospitalisé en soins intensifs depuis moins de cinq jours avec une hémodynamique stable, et dont les paramètres sanguins sont normaux. Ce type de donneur est aujourd’hui l’exception.
En effet, grâce aux améliorations de la sécurité des véhicules automobiles, le nombre de jeunes donneurs victimes d’accident de la route est en diminution significative depuis de nombreuses années, et nous nous en félicitons. Cependant, pour maintenir un taux de prélèvement d’organes suffisant, les équipes de transplantation ont dû élargir les critères de prélèvement, et le donneur d’organes type des années 2020 est plutôt un malade d’âge moyen, entre 50 et 70 ans, décédé d’hémorragie cérébro-méningée ou d’accident cérébral ischémique. Nous prélevons même des patients plus âgés que 70 ans, et en réalité, l’âge extrêmement avancé n’est plus une contre-indication au prélèvement de foie, des équipes ayant rapporté des succès de transplantation de foie de plus de 90 ans !
Les hépatites anciennes ne sont plus une contre-indication non plus. Les donneurs d’organes porteurs « sains » des virus de l’hépatite B (VHB) ou de l’hépatite C (VHC) sont prélevés pour des patients souffrant des même virus ou vaccinés contre le VHB. Il est également possible de transplanter des patients porteurs du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) avec des organes provenant de donneurs VIH positifs.
Les antécédents de tumeurs malignes, qu’elles soient solides ou lymphomateuses, restent une contre-indication au prélèvement d’organes, car le risque de transmission de la tumeur cancéreuse au receveur est important. D’ailleurs même chez des donneurs d’organes qui ne sont pas connus porteurs de cancer, la transmission d’un cancer non diagnostiqué est une complication rare mais possible de la transplantation. Ce risque est plus important pour une transplantation hépatique qu’une transplantation cardiaque, le foie étant un organe naturellement plus à risque de métastases. Cependant, il apparaît que les tumeurs cérébrales primitives ont un risque beaucoup moins élevé de métastases extracérébrales, et les patients en état de mort cérébrale suite à une tumeur cérébrale maligne sont des donneurs d’organes acceptables pour des receveurs «urgents».